Rien pour ce mois
Les abris vernaculaires du plateau de la Bousseloeuf ressemblent à de petites guérites au confort spartiate. On s’asseyait dedans, c’est tout. Elles sont incluses soit dans un empierrement où carrément au milieu des parcelles. Une quinzaine d’abris sont éparpillés sur le plateau.
Ces petits réduits servaient à la fois pour surveiller les troupeaux, comme abri au moment des fortes chaleurs ou de mauvais temps, à une époque ou les paysans des hameaux environnants séjournaient dans les pâturages et ne rentraient à la ferme que le soir.
Sur le plateau de la Bousseloeuf on est frappé par la densité très élevée de cabanes et de murets liés à l’ancien parcellaire qui limitait les sentiers et les cultures d’autrefois. Mais partout, ont été construites des cabanes isolées, que l’on retrouvent encore intactes, malgré leur inutilité aujourd’hui. Les pratiques agricoles et pastorales ont changé.
Ces petits habitats vernaculaires, tous sur des parcelles privées, sont de plusieurs types : fixés sur un pierrier, inclus dans un long mur, cabanes indépendantes accroupies en plein champs. Beaucoup sont désormais difficilement repérables car ils ne figurent sur aucune carte. Leur localisation est liée à l’empierrage et la végétation les cache aux promeneurs comme pour les protéger. Ces constructions populaires étaient d’une grande utilité. S’il n’y avait pas de problèmes majeurs pour monter les murs des cabanes, lorsqu’on arrivait au niveau du toit, les pierres se chevauchent dans un savant équilibre, sans ciment ni liant pour laisser les pierres respirer tout en faisant barrage à la moindre goutte d’eau.
Ces abris sont extrêmement vulnérables. Aux agriculteurs et aux promeneurs de prendre conscience de leur intérêt pour notre histoire locale Ils sont l’expression de la culture d’une collectivité qui nous a précédé, de ses relations avec notre territoire et, en même temps, l’expression d’une diversité culturelle régionale.